Interview Jérôme Blanco , Kneeboard Rider

Le Kneeboard est une discipline dont on ne parle pas beaucoup et bah j'ai décidé d'en parler sur le blog et de m'équiper aussi!Et un combiné skate slalom insulaire/Kneeboard est en préparation pour 2013 sur l'IST!! En attendant,je vous invite à découvrir ce sport avec Jérôme Blanco,champion de France 2011!

Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Jérôme Blanco, natif de St Jean de Luz, j’ai grandi à Biarritz où j’ai appris à surfer vers l’âge de 10 ans. Je bosses comme commercial publicité pour le quotidien Sud Ouest à l’agence de Biarritz et je rédige pour le même canard une rubrique surf hebdomadaire intitulée « Les Echos du Tube ». Licencié à l’Urkirola surf club de Guethary, je surfe un peu partout sur la Côté basque et consacre une grosse partie de mes économies aux voyages.

Comment es tu arrivé au kneeboard?

J’ai commencé par le surf, qui n’était pas toujours très bien vu sur la Côte basque à l’époque où rugby, foot, golf ou pelote étaient les sports roi. Mauvaise image issue des 70’s et de certains comportements, humm…psychédéliques ! Quand ma première planche de surf est arrivée à bout de souffle mes parents ont temporisé pour m’en racheter une, et du coup en ayant marre d’attendre je me suis payé un bodyboard, sport qui venait d’arriver en France. J’en ai fait quelques années, puis j’ai voulu passer à autre chose et j’ai eu l’opportunité de trouver un kneeboard dans le légendaire surf shop Hangar à Biarritz. J’avais 18 ans quand j’ai essayé cette discipline, et depuis je n’ai jamais arrêté.

Qu’aimes tu dans ce sport ?

Le côté non-conformiste, la proximité du curl de la vague pendant le ride, la facilité à tuber, la camaraderie des pratiquants, l’histoire que véhicule cette discipline.

Comment expliques tu que le nombre de pratiquants n’est pas très important ?

Je pense que l’arrivée du bodyboard dans un premier temps, puis le développement des écoles de surf dans un deuxième temps, ont vampirisé les candidats potentiels au kneeboard. La très faible médiatisation de ce sport n’a pas aidé non plus. Enfin, le fait de surfer une planche de surf à genoux avec des palmes laisse les ignorants un peu perplexe…..

Si tu devais participer à un concours de voyageurs ou le thème est « anecdote marrante » et que l’on te pose cette question :
Quelle est ta meilleure anecdote de voyage ?

Un surf trip au nord de la République Dominicaine avec ma compagne. Après une session sur un spot un peu isolé, on est tombé, en reprenant la route principale, sur une émeute de coupeurs de noix de coco révoltés contre les patrons. Les gars avaient passé la journée à picoler du rhum, à bruler des pneus et à barrer les routes avec des troncs d’arbre. Moyenne d’âge très basse, donc bien énervés ! On arrive sur un barrage avec toutes nos affaires du trip dans la bagnole, devant des mecs défoncés. Chaud ! Heureusement je baragouine l’espagnol et ma compagne est Galicienne, donc on a pu parlementer. On a négocié un peu de fric pour passer. Je m’attendais à ce qu’ils dégagent des troncs pour nous laisser passer avec la petite bagnole de loc. Mais non ! Voilà que les gars, bourrés, masqués, machettes à la main, entourent la voiture et la soulèvent pour passer par-dessus le barrage ! On y a laissé un pare-chocs et quelques sous mais on s’en est très bien tirés au final. Le type d’anecdote qui fait rire, mais après !

A ton, avis, comment on pourrait refaire naitre ce sport ?

L’ère du numérique et des réseaux sociaux permet aux kneeboardeurs partout dans le monde d’entrer en contact, et aux autres de découvrir cette discipline. Beaucoup de curieux viennent par exemple sur Facebook checker les groupes « kneeboard surfing », ou « kneeboard surfing europe » que j’administre, pour se renseigner sur ce sport, trouver des planches et des gars avec qui surfer. Le fort attrait, depuis de nombreuse années, des « sports de vagues » fait aussi que le kneeboard récupère des pratiquants, déçus par le surf ou le bodyboard, ou désireux de découvrir une forme de glisse originale.

Quel est ton plus beau résultat en compétition ?

Incontestablement mon titre de champion de France 2011 acquis à la Grande Plage de Biarritz, le spot de mes débuts. Même si un titre national en Kneeboard est un peu à relativiser compte tenu du faible nombre de participants (une douzaine), ma fierté tient au 10 que j’ai obtenu en finale grâce à un gros tube sur une belle droite. Un cadeau du ciel qu’on ne m’enlèvera pas !!

Quelle est ta plus grosse gauffre en skate?

Pas de grosse gamelle car j’ai toujours pris soin d’éviter les rampes, les descentes radicales et autres modules de street… Néanmoins j’ai tenté un ride l’été dernier en Indo sur une petite rampe privée en béton. Mauvaise idée, j’ai terminé le coude et la hanche en vrac sur le flat.

Si je te propose 3 voyages :
-Un voyage de 20 minutes au Japon,tu prends l’avion ou tu voyages avec un gorille !t’arrives à l’aéroport,tu fais un tour en taxi de 20 minutes et tu repars direct en avion
-Une croisière en bateau avec le club de domino de Loudeac (63 ans de moyenne d’âge) de 8 semaines sans escale.
-Un voyage de 8 mois dans un phare tout seul,sans net ni téléphone avec 80 kg de paté henaff et une machine à pain !
Lequel prends tu et pourquoi ?

20 minutes au Japon, aucun intérêt.

8 semaines sans escales en croisière avec des viocs….à jouer au domino ? Je prends si on peut mouiller à proximité de spots, sans mettre le pied à terre, et qu’une planche traîne par là.

Sinon, le trip gardien de phare j’ai donné puisque j’ai fait mon service militaire dans la marine au sémaphore du Cap Ferret !

J’organise un combiné skate slalom/kneeboard en 2013 dans le cadre de l’island Slalom Tour !Que penses tu de ce concept ?

Je pense que c’est un combiné accessible à beaucoup de monde. Le skate slalom demande peut-être moins de technique que la rampe ou le street, et le kneeboard est accessible au niveau équilibre, même si ça se complique pour la maîtrise des turns. A titre personnel ça me permettrait de découvrir une île bretonne, et ça, ça me branche vraiment !

Si tu devais partir vivre sur une île deserte et qu’on te propose d’amener 2 choses avec toi,que prends tu ?

T’es pas assez précis là, une île avec vague ou sans vague ? De toute façon le trip seul au monde façon Tom Hanks et son ballon de volley, très peu pour moi. Donc, si j’ai le choix j’amène un bateau et suffisamment de carburant pour me tirer de là quand j’en ai marre (désolé pour les voileux bretons, mais je sais pas naviguer) !

C’est quoi une journée parfaite pour toi ?

Un jour de RTT en semaine. Levé pas avant 9H, je suis pas matinal, vent offshore, beau temps, température douce, et 1m50 à 2m en pic parfait sur un beachbreak avec 2 ou 3 potes. Finir la journée avec quelques amis au Pays basque espagnol à faire le tour des bars et se gaver de tapas et autres raciones. Rentrer pour un gros calin avant le dodo !

Quels sont tes objectifs dans le kneeboard?

Obtenir encore quelques résultats sportifs car j’aime bien la compète quand elle est à dose homéopathique, comme c’est le cas avec le kneeboard. Aider à développer et faire reconnaître cette discipline, au travers de la circulation d’infos sur le web et de mon travail avec la Fédération Française de Surf où j’anime la commission kneeboard.

As-tu des sponsors à remercier !

Pas vraiment de sponsor mais des marques qui m’aident à m’équiper dans de bonnes conditions. Stark, shaper mythique d’Anglet pour les planches, Patagonia notamment pour le néoprène, et Pro Lite pour les accessoires. Mais mon sponsor principal c’est moi-même, bibi !

Un dernier mot !

J’invite tout le monde à essayer, à découvrir le kneeboard ! Il est facile de nouer des contacts via Facebook. Vous découvrirez une glisse grisante, le plaisir du tube, et une ambiance excellente ! Beaucoup d’anciens surfeurs venus au kneeboard disent que ça leur rappelle l’ambiance des débuts du surf…

Un grand merci à toi!!

INTERVIEW Kneeboard